déji° a écrit :Mais, ça n'a rien à voir avec la fidélité le sida, ou alors c'est moi qui suis con...
C'est toi qui est con, sans aucun doute.
Avec tout mon amitié, naturellement!

Mais il faut être un peu con, ou pour le moins anti-catho primaire pour ne pas comprendre ou ne pas vouloir comprendre que les propos de Benoît seizième du nom ne concernent que très indirectement la lutte contre le sida. Si dramatique qu'elle soit, l'épidémie mondiale de sida n'a pas 30 ans. Et si rigide et conservateur soit-il, le pape s'inscrit néanmoins dans une tradition théologique, dogmatique et éthique, vieille de 2000 ans. Ramenée à cette échelle, l'épidémie de sida n'est certainement pour lui qu'un malheureux accident de parcours, comme de nombreux autres au fil des siècles. Le discours éthique du pape, du Vatican, des évêques, lorsqu'ils parlent de sujets d'actualité ou de la vie courante, a toujours comme but premier de maintenir le plus grand nombre dans le respect du dogme catholique. Et en matière de sexualité, le dogme catholique a toujours été la fidélité au sein d'un couple marié, et l'abstinence pour les autres.
Mais avant d'aller plus loin, il serait peut-être bon de pouvoir juger sur pièces. Et là où sauf ton respect je te trouve un peu con (c'est toi qui l'a dit!), déji, tout comme nous autres qui nous sommes jetés dans le débat, c'est que nous ne nous sommes basés que sur cette petite phrase sortie de son contexte et relayée par les médias du monde entier: « On ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs. Au contraire, leur distribution aggrave le problème. » Cette phrase est on ne peut plus choquante. Mais on la comprend nettement mieux en ayant lu attentivement la question qui lui était posée, sa réponse en entier, et également les autres questions et réponses de l'entretien avec des journalistes (catholiques pour la plupart, visiblement) du monde entier dans cet avion.
J'ai eu besoin d'exactement trois clics de souris pour trouver cet entretien en entier sur le site du Vatican (en italien).
C'est ici!. Ma connaissance de l'italien étant des plus limitées, j'ai utilisé mes restes de latin et l'infâme outil de traduction de Google pour me faire, je crois, une assez bonne idée du texte, que je me permets de reproduire ici (uniquement la question qui nous occupe, et la réponse de Benoît):
Le Vatican a écrit :Question du journaliste: Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l'Église catholique sur la façon de lutter contre le sida est souvent considéré comme irréaliste et inefficace. Vous pencherez-vous sur cette question au cours de ce voyage? […]
Réponse du pape: Je dirais l'inverse: je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur ce front de la lutte contre le sida est précisément l'Église catholique, avec ses mouvements et ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui fait tellement, de manière visible et invisible, dans la lutte contre le sida. Je pense aux Camilliens (?), à tellement d'autres choses, à toutes les soeurs qui sont à disposition pour les malades…
Je ne dirais pas que l'on peut surmonter le problème du sida uniquement avec de l'argent et de slogans publicitaires. S'il n'y a pas d'âme, si les Africains n'engagent pas leur responsabilité personnelle, ce problème ne peut être surmonté avec la distribution de préservatifs qui, au contraire, accroît le problème.
Il ne peut qu'y avoir une double solution: d'une part, une humanisation de la sexualité, à savoir un renouveau spirituel de la manière dont l'Homme se comporte avec son prochain (? vraiment pas sûr de la trad!). D'autre part, une véritable amitié aussi et surtout pour les personnes qui souffrent; de la disponibilité, même si ça implique des sacrifices personnels, même si ça implique une certaine souffrance. Voici les facteurs contribuant à un progrès visible. Par conséquent, je dirais que notre double force de renouvellement intérieur de l'Homme, pour lui donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste envers son propre corps et celui de l'autre, est cette capacité à souffrir avec ceux qui souffrent, à rester présent dans ces situations d'épreuve. Il me semble que c'est la réponse juste, que c'est la manière de faire de l'Eglise et qu'ainsi elle offre une grande et importante contribution. Nous remercions tous ceux qui le font.
A partir de là, chacun pourra se faire une meilleure idée pour continuer la discussion. Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, c'est la première partie de la phrase (« S'il n'y a pas d'engagement de la responsabilité personnelle des Africains, alors… ») qui a été complètement gommée de la reprise qui en a été faite par les médias. Pour le reste, je ne vois vraiment rien de particulièrement choquant dans ces propos, encore une fois dans la bouche d'un pape, garant de la doctrine catholique.
déji° a écrit :En Afrique, le problème, c'est qu'ils couchent à gauche à droite, sans mettre le préservatif, et qu'une bonne partie du peuple ignorent qu'ils ont le sida, et pour le reste, ils n'ont de toute façon pas de quoi se faire soigner, ni les moyens...
déji° a écrit :Et, je m'excuse également, mais tu te pointes pas en Afrique en disant "le préservatif ça sert à rien", c'est débile... Encore une raison de plus de ne pas pratiquer et surtout de ne pas m'y mettre, quand tu vois le c** qui gouverne l'église...
Au moins tu n'es pas à un raccourci grossier près…
Encore une fois, nous ne sommes pas dans un débat d'idées opposées. Aucun cukien n'a encore défendu ouvertement les idées de Benoît sur l'usage du préservatif, et ce n'est certainement pas moi qui vais commencer. Mais quitte à discuter, autant le faire intelligemment, en évidant la désinformation et les raccourcis douteux!